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Festival de Kawagoe

          Kawagoe, à deux pas de la ville Saitama et dans la préfecture éponyme, représente l’immersion totale dans la tradition et la culture japonaise de l’ère Edo. Par son essence historique, elle en est même surnommée la Petite Edo, ou encore Koedo selon le nom de l’ancienne Tokyo, parfois même, la Petite Kyoto.

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• La ville ancestrale 

• A l'épreuve des chars 

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                    L A   V I L L E   A N C E S T R A L E

          Durant la période Edo, le Shogun Tokugawa avait établi un château à Kawagoe pour y établir ses plus proches conseillers. La ville, riche et prospère, était alors un enjeu stratégique et commercial d’importance. Elle fournissait en effet la capitale Edo en marchandises grâce à un réseau de canaux et de routes particulièrement développé. Avec les retombées de ce commerce florissant, les habitants ont pu construire des bâtiments et entrepôts de grande qualité dans des matériaux argileux résistant au temps et aux nombreux incendies. Ces Kurazukuri, autrement nommés « entrepôts », âgés pour certains de cent ans, s’alignent sur une centaine de mètres et se sont reconvertis aujourd’hui en restaurants et boutiques de souvenirs traditionnels.

          Au milieu de ces bâtiments au charme historique se dresse le clocher. La Toki no Kane, ou « Cloche du temps » fut construite entre 1624 et 1644. Toute de bois, elle sonne les coups de 6 heures du matin, midi, 15 heures et 18 heures et abrite derrière sa structure un charmant petit sanctuaire. Le clocher, détruit à la suite du grand feu de Kawagoe, fut reconstruit à l’identique en 1894.

               Mais la belle Kawagoe est encore renommée pour son quartier des confiseurs, Kashiya Yokocho. Dans l’allée des bonbons, les sens s’éveillent sur la production traditionnelle des Edokko ; les sucreries historiques de la ville fabriquées entre la fin de l’ère Edo et le début de l’ère Meiji. Après le grand tremblement de Terre du Kanto, en 1923, Tokyo souffrit d’une pénurie de confiseries. Par chance, les confiseurs de Kawagoe, qui avaient été épargnés par le séisme en produisirent à l’échelle nationale, pour tout le pays, permettant le développement des confiseurs qui s’établirent au nombre de 70 durant l’ère Showa (1926-1989). Aujourd’hui il n’en reste plus qu’une petite douzaine du fait de la guerre et de l’évolution des modes de vie. En déambulant dans ces petites ruelles parsemées de bonbons, il est possible de goûter diverses friandises, craquelins de riz, karinto (sucre enrobé, biscuits frits), crèmes glacées, et autres gâteaux faits de pâte de haricots rouges et de patates douces. Chaque confiserie possède sa propre méthode de fabrication, donnant un goût et une apparence unique à chacune de leur création. Parfois, depuis les vitrines de certains magasins, il est même possible d’observer le processus de fabrication. C’est toute cette particularité des saveurs et du décor qui poussa le ministère de l’environnement à classer Kashiya Yokocho parmi les « 100 meilleures associations odeur / décor ».

               Enfin, le temple Kita-in est connu pour être le plus important de la secte bouddhique Tendai dans la région du Kanto (région de Tokyo). Les règles de l’école Tendai impliquent que Bouddha se trouve en tout esprit humain et qu’atteindre la révélation est à la portée de tous. La condition est cependant de sublimer les passions et les souffrances qui lient l’homme à la terre, non de les supprimer comme l’indiquent les règles de la seconde école Hinavana. La renommée de ce temple tient également en ce qu’il constituait une partie du Château de Kawagoe détruit par le séisme de 1923 et qu’il abrite 540 statuettes Rakan que l’on connait comme disciples de Bouddha et qui illustrent les différentes émotions humaines. 

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                    A   L' E P R E U V E   D E S   C H A R S

          L’évènement phare de Kawagoe est certainement son festival, le troisième week-end d’octobre chaque année, qui anime le Petit Edo d’une ferveur toute particulière.  Ce festival remonte à l’année 1648 au cours de laquelle le seigneur du fief de Kawagoe, Nobutsuna Mastudaira Izunokami offrit des artefacts religieux au Sanctuaire Hikawa. Cette offrande fut à l’origine de festivités et de grandes processions. Par la suite, le festival s’est développé selon les us et coutumes d’Edo, organisant notamment de larges parades de char. Les chars ou Dashi, tout de bois, sont montés sur une base de 3 ou 4 roues et sur deux étages. La structure supérieure est extensible grâce à un système d’ascenseur. A l’origine, cette particularité visait à faire passer les chars sous le portail du château. Le plateau de la structure, posé sur sa base peut tourner à 360 degrés. Chaque étage est couvert d’une étoffe brodée d’or et d’argent, agrémentée de couleurs vives. Le plus souvent, la structure est ornée de noir et de rouge. Sur le sommet, une sculpture finement dorée représente un modèle qui fait toute la particularité du char. De part et d’autre, nombreuses sont les lanternes qui s’allument une fois la nuit tombée. Les participants, eux, soulèvent haut le chochin, une lanterne de bambou recouverte de papier précédant le char en poussant des cris de joie et d’encouragement pour les tireurs. Car oui, les chars aussi lourds soient-ils sont tirés à la force des bras.

         Sur la plateforme du premier étage, un petit orchestre traditionnel, ou Hayashi joue de la flûte, du tambour ou de la clochette. L’un d’entre eux porte un masque et s’agite, danse au son de la mélodie. Lorsque plusieurs chars se rencontrent à un croisement et se font face, commence alors ce que l’on appelle le Hikkawase. Moment durant lequel les chars rivalisent et s’affrontent au cœur d’une joute musicale. Il est alors impressionnant de constater la ferveur qui anime tous les participants.

          Depuis 2005, le Festival de Kawagoe est désigné comme étant un bien culturel folklorique intangible.

Enfin, parce qu’un festival ne serait rien sans stands de nourriture locale, le Festival de Kawagoe était encore le lieu privilégié pour déguster autres Okonomiyaki, Takoyaki, Tayaki ou Mochi. Partout, les fumées des mets grillés venaient enivrer les papilles et titiller la faim. Une belle découverte, plus encore quand le plat est réalisé sous les yeux !

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Bon appétit, et à très vite pour de nouvelles aventures ! 

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