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S'immerger 

  « Si je dis là-bas que la politesse est une religion, je fais entendre qu'il y a en elle quelque chose de sacré ; l'expression doit être dévoyée de façon à suggérer que la religion n'est là-bas qu'une politesse, ou mieux encore : que la religion a été remplacée par la politesse. »

 Roland Barthes

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Bonnes manières

Langue Japonaise

Lexique basique

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       Se préparer pour un envol à l’autre bout du monde nécessite, en plus des quelques clés culturelles, de se renseigner sur les bonnes mœurs et les règles de bases usuelles qui régissent tacitement la vie en société. En particulier, le Japon est connu pour le respect de l’autre et la politesse, basés sur les préceptes du shintoïsme. Pour s’immerger dans la culture japonaise et passer incognito (car quoi de plus maladroit que de passer pour le vilain petit canard ?), il convient d’appliquer quelques règles générales qui sont souvent bien loin de nos repères occidentaux, mais aussi de connaître certains mots de base qui feront toujours plaisir à l’interlocuteur, alors suivez le guide, voici un condensé de tout ce que j’ai pu trouver au cours de mes recherches !

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                     B I E N   S E   C O M P O R T E R   E N   S O C I E T E   J A P O N A I S E

 

       En premier lieu, force est de constater que les japonais ne sont que peu (voire pas du tout) tactiles. Ainsi, pour se saluer, ni poignée de main, ni bises collantes, les japonais s’inclinent. Le salut est une marque de respect d’une grande complexité, qui joue de réponses (les courbettes s’enchainent et se répondent), rapport et statut social. Dans les grandes lignes, le salut dure généralement entre 2 et 3 secondes et existe sous trois formes selon l’intensité de politesse : salut informel, formel et très formel se déclinant selon le degré d’inclinaison : de 15° pour le premier et de 45° pour le dernier de sorte que plus le salut est long et bas, plus il témoigne de respect à l’interlocuteur. Généralement, les hommes gardent les bras le long du corps quand les femmes les gardent devant, mains jointes, mais toujours dans les deux cas, tête baissée suivant l’inclinaison du corps à partir de la taille. Néanmoins, il existe d’autres raisons de se courber devant un interlocuteur comme dans certains rites religieux, en cas de remerciements ou d’excuses, mais aussi lors de matchs sportifs ou dans les magasins en guise d’accueil à la clientèle. Pour autant, lorsqu’il s’agit de traiter avec des étrangers, certains japonais privilégient le fait de serrer la main. De ce cas, serrer la main doit se faire sans inclinaison du corps.

       Mais encore, pas de métro, de bus ou de TER à la Parisienne où tout le monde est collé serré. Au Japon, on évite aussi de se toucher dans les transports en commun. Il est par ailleurs important de faire la queue sans bousculade et surtout d’attendre que les gens descendent des transports en commun avant d’y monter. De plus, il convient de respecter le calme et de ne parler qu’à voix basse en restant le plus discret possible. Il est de même mal vu de téléphoner dans ces espaces ainsi que de manger (à l’exception du Shinkansen qui équivaut à notre cher TGV). En revanche, il est tout à fait possible de textoter. Enfin, il existe des sièges de couleurs différentes dédiés aux personnes à mobilité réduite, enceintes ou réservés aux enfants en bas-âge. La règle veut évidemment qu’on les laisse libres si nous ne sommes pas concernés par un de ces cas. Naturellement, la courtoisie –comme en France- est de mise lorsqu’une personne âgée monte dans ledit transport en commun, il est appréciable de lui laisser sa place (même si elle refuse).

       Bien se comporter dans la rue implique de ne pas fumer. Eh oui, au Japon il est strictement interdit de fumer dans la rue, en dehors des espaces réservés à cette activité (destructrice) sous peine de risquer une amende. Il est également interdit de jeter un quelconque déchet sur la voie publique, mais il convient aussi d’éviter d’embrasser son ou sa petit(e) ami(e) et il est mal venu de manger debout ou en marchant (à la seule exception de manger devant un Combini, c’est-à-dire une petite supérette 24/24). Enfin et non des moindres, les piétons doivent attendre le passage du feu au vert avant de traverser, même si l’horizon est libre.

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                    B I E N   S E   T E N I R   D A N S   L E S   L I E U X   P U B L I C S 

 

       Dans certains lieux, il est coutume d’enlever ses chaussures pour enfiler des chaussons comme dans les restaurants traditionnels, les temples ou simplement lorsque l’on rend visite à un ami. Il existe généralement un espace pour se déchausser en légère surélévation, un meuble est prévu à cet effet dans l’entrée de ces établissements. Cette coutume est un signe de respect. Pour les toilettes dans les maisons et restaurants, il existe souvent des sandales spéciales qu’il convient bien évidemment de passer à ses pieds.

 

        Il est mal vu de se moucher dans un lieu public. Ainsi, mieux vaut privilégier de le faire dans un recoin ou d’aller spécifiquement au toilettes, là où personne ne pourra regarder. Plus encore, éviter d’utiliser un mouchoir en tissu, car au Japon leur utilisation est complètement différente : il sert en effet à s’essuyer les mains après les avoir lavées.

       Il convient ensuite –comme partout ailleurs-, s’il pleut, de laisser son parapluie à l’entrée des lieux dans les porte-parapluies prévus ou alors d’utiliser les sacs plastiques qui sont parfois mis à disposition.

 

       Dans certains lieux publics, il existe des règles bien précises : c’est le cas pour les restaurants (du moins dans tous les endroits où il est possible de manger, de même donc, chez des amis lorsque l’on est invité) et les Onsen (ou bains publics).

Ancre 1

~ Au restaurant, bien se tenir à table ~

       Manier les baguettes est véritablement tout un art, mieux vaut donc, s’entraîner auparavant si l’on ne souhaite passer pour le rustre de service (j’en ai bien besoin, pour le coup). Mais manger avec des baguettes, c’est également respecter certains codes :

       • Planter ses baguettes dans son bol de riz est plus que mal vu, et pour cause, dans les rites funéraires bouddhistes : au lendemain des funérailles est déposé un bol de riz devant l’autel du défunt dans le but de représenter son dernier repas. Les baguettes y sont plantées à la verticale.

       •   De la même façon, ne pas se faire passer de nourriture de baguettes à baguettes, il faut toujours déposer la nourriture dans l’assiette, et l’autre personne se servira ensuite par elle-même. Là encore, ce faux pas rappelle

un rite funéraire après la crémation du corps. En effet, les proches se font passer les os restant de baguettes à baguettes, ce jusqu’au dépôt de ceux-ci dans l’urne.

  • Il est très grossier de pointer ses baguettes vers quelqu’un d’autre ou de gesticuler en parlant avec.

  • Ne pas trier les aliments dans assiette, ni pousser ou rapprocher un plat avec ses baguettes.

  • Ne pas trifouiller dans le plat en déplaçant les autres aliments ou choisir les meilleurs morceaux, ne serait-ce qu’hésiter devant plusieurs morceaux. De même, il convient de toujours prendre le morceau qui nous fait face plutôt que de chercher celui qui se trouve du côté opposé.

  • Ne pas lécher ses baguettes

  • Ne pas poser ses baguettes sur le bord de son assiette, mais sur le porte baguette ou, s’il n’y en a pas, tout simplement à côté de son assiette. Par ailleurs, ne pas les croiser ou les serrer dans son poing 

 

       Mais encore,  en plus de ces quelques codes, il est important de savoir que le bol de riz se tient dans une main lorsque l’on mange et ne reste donc pas sur la table. Il est bon de terminer son bol pour montrer que l’on a bien mangé. D’ailleurs, généralement, lorsque l’on commande, on nous demande quelle taille de bol de riz nous souhaitons. Faire du bruit en mangeant ses nouilles est également bien vu (en restant propre, évidemment).

       En ce qui concerne les boissons, et aliments liquides dans le cas de la soupe Miso, il convient de boire au bol et de manger les aliments solides en les poussant à l’aide de ses baguettes. Pour le reste,  il faut attendre que quelqu’un nous verse le saké et non se le verser soi-même. Lorsque quelqu’un nous en propose, il s’agit de tendre son verre à l’aide de ses deux mains (tout ce qui est reçu ou donné doit être attrapé / tendu avec les deux mains) et si le verre est déjà plein, il faut alors le boire avant de le tendre. Boire son saké « cul-sec » n’est pas impoli, contrairement à ce que l’on pourrait penser. En ce qui concerne le thé, il se boit « nature » (éviter, donc, le sucre ou le lait…).

Et surtout, SURTOUT, au Japon il faut prendre le temps de manger.

 

    Les serveurs apportent une serviette humide avant le repas qui sert uniquement à se laver les mains. Pour se tamponner les lèvres ou se les essuyer, il faut utiliser une serviette en papier. A la fin du repas, il dépose la note sur la table, mais elle se paie à l’accueil du restaurant. Les pourboires sont à éviter, ce n’est pas une tradition japonaise. Au contraire le serveur ne comprendrait pas de recevoir un surplus d’argent pour avoir fait son service.

 

Enfin, avant de manger,  il est bienvenu de joindre les mains et de dire « Itadakimasu » (ou « Je remercie la nature pour cette nourriture ») et à la fin du repas : « gochisôsama deshita » (ou « C’était très bon et copieux, merci »).

~ Dans les Onsen, se baigner au poil ~

          Le bain est un élément important de la vie japonaise, il a la particularité d’être composé en deux temps. En effet, avant de rentrer dans l’eau du bain qui doit rester propre, il est nécessaire de se doucher et de se savonner (autant le corps que les cheveux) sur un petit tabouret et, ensuite, de se rincer avec l’eau de la baignoire à l’aide d’un récipient prévu à cet effet. L’eau du bain est ainsi utilisée pour toute la famille pour un moment détente, chacun à son tour.         

       C’est le même processus pour les bains publics et les Onsen (bain parfois en extérieur et alimenté naturellement par une source chaude) où l’on se baigne absolument nu : on se savonne et se shampouine avant d’entrer dans le bain (ne pas se laver

préalablement est une impolitesse). On peut cependant se munir d’une serviette pour se couvrir sur le chemin qui mène au bassin, mais en aucun cas la serviette ne doit être plongée dans l’eau. A noter toutefois que les tatouages sont très mal vus dans les Onsen et bains publics car ils rappellent les Yakuza, membres de la mafia japonaise qui ont souvent d’immenses tatouages sur tout le corps.

Il n’est pas nécessaire de prévoir les serviettes car elles sont fournies par les établissements et mettent également des casiers à disposition.

Dans certain cas, il est possible de réserver un Onsen pour quelques heures et ainsi se baigner et se détendre en famille.

Ancre 2

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                    Q U E L Q U E S   P E T I T S   M O T S   D E   J A P O N A I S

       Dans le but de préparer au mieux mon année à l’étranger, avant même d’avoir l’assurance que je partirais bien au pays du Soleil Levant, je me suis mise au Japonais. Cela fait donc deux ans que j’apprends cette langue avec des professeurs d’origine japonaise au sein de l’association japonaise du Nord-Pas-de-Calais dont les locaux sont basés à Villeneuve d’Ascq. Pour mon apprentissage, j’utilise le livre de leçon et le livre d’exercice de la série Mina no nihongo , みな の にほんご niveau débutant (« tout le monde au japonais », qui mêle explications grammaticales et liste de vocabulaire avec quelques détails culturels pour chaque leçon. Pour mon anniversaire, j’ai également reçu les cahiers d’écriture Assimil pour apprendre à bien tracer les hiragana, katakana et surtout

pour les kanji qui nécessitent un apprentissage rigoureux : il est nécessaire d’avoir bien en tête le nombre de trait, mais également l’ordre de leur tracé.

Avec tout cela, laissez-moi vous présenter le japonais.

 

       Avant tout, le Japonais n’est pas une langue facile. Il n’utilise pas le même alphabet que nous autres, occidentaux. Et même, il en utilise 4 :

• Il y a d’abord les deux syllabaires que sont les hiragana (utilisés pour quelques mots, mais également pour traduire phonétiquement les kanji) et les katakana (alphabet utilisé pour les mots étrangers). Les hiragana et les katakana sont utilisés pour transcrire un son

• Les Kanji ou idéogrammes qui désignent à la fois un (ou des) sons et sens.

• L’alphabet latin pour les transcriptions en romaji.

 

                La langue japonaise est basée sur 5 voyelles que sont :  a (あ), i (い), u (う) dont la prononciation s’approche de « ou », e (え) dont la prononciation s’approche de « é », o (お), soit utilisées toutes seules, soit associées à des consonnes en plus de la lettre んqui se prononce [n] ou [m] selon ce qui le suit. En revanche, le « u » en fin de mot ne se prononce pas.

Tableau Hiragana

Tableau Katakana

Ancre 3

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       Cette introduction faite, voici quelques termes toujours utiles dans la vie de tous les jours au Japon.

En premier lieu, lorsque l’on rencontre quelqu’un pour la première fois, il est bien vu d’employer la formule de politesse « hajimemashite » (はじめまして) pour signifier son enchantement (littéralement : « je vous rencontre pour la première fois ») en guise de présentations. Une fois les présentations terminées, il convient d’ajouter  « douzo, yoroshiku onegaishimasu » (どうぞ、 よろしく おねがいします ) signifiant « très heureux de faire votre connaissance (littéralement : Merci de votre haute bienveillance).

               

                Pour saluer, en plus de l’inclinaison, on peut ajouter l’un de ces formules selon le moment de la journée (en romaji et leur transcription en hiragana) :

ohayou gozaimasu (おはよう ございます) : Bonjour (le matin)

konnichiwa : (こんにちわ) : Bonjour

Irasshai (いらっしゃい) : Bonjour (littéralement : bienvenue)

Irasshaimase (いらっしゃいませ) : Bienvenue (salutations adressées à un client qui entre dans un magasin)

konbanwa : (こんばんわ) : Bonsoir

sayonara : (さよなら) : Au revoir

 

       En ce qui concerne les remerciements :

onegaishimasu (おねがいします) : Merci

Doumo (どうも) : Merci

Doumo arigatou gozaimasu (どうも ありがとう ございます) : Merci beaucoup (très poli)

Doumo arigatōgozaimashita (どうもありがとうございました) : Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait (encire plus poli)

 

Iie (いいえ) : Je vous en prie / de rien / ce n’est rien

Douzo (どうぞ) : Tenez, je vous en prie (lorsque l’on donne quelque chose à quelqu’un) / je vous en prie

Douitashimashite (どういたしまして) : Je vous en prie / de rien (plus poli)

 

       Pour ce qui est des excuses, il existe plusieurs termes en fonction du pourquoi de l’excuse :

Shitsureidesuga (しつれいですが) : Excusez-moi (expression utilisée lorsque l’on demande une information personnelle à l’interlocuteur comme son nom ou son adresse).

shitsureishimasu (しつれいします) : Excusez-moi pour le dérangement (littéralement : je vais vous déranger)

sumimasen (すみません) : Pardon / Désolé / Excusez-moi (généralement associé à une légère inclinaison de la tête)

gomen nasai (ごめん なさい) : Je suis désolé (Si l’on éprouve un sentiment de culpabilité)

 

Voici quelques-unes des expressions les plus usuelles. N’hésitez pas si vous souhaitez en savoir un peu plus sur la langue japonaise !

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